mardi 16 juillet 2013

Trail des lacs de Chamrousse - 13 Juillet 2013



  • Site de la course 

  • Résultats femmes - je finis 8e femme, 4e senior, 1mn derrière la 3e qui venait de me dépasser

  • Trace Runkeeper ou Garmin

  • Album photos des organisateurs sur Flickr et sur Canalblog
  • Ma sélection photo ici
  • Dossard 559 = 20+7*77 d'après mes calculs en course... 







  • En détails

    BRIEFING
    Avant le départ, on nous fait rentrer dans un sas avec vérification de la couverture de survie, obligatoire pour pour le 25km mais pas le 15km. Puis le briefing, on nous annonce que "le 15 km fera bien 15 km", on sait déjà ce que ça veut dire pour le 25. Et effectivement, il nous annonce aussitôt qu'on aura 2 km de plus car on va devoir faire le tour des lacs Robert, pour éviter un chemin noyé sous 1m50 d'eau, les lacs n'ayant jamais été aussi pleins depuis 20 ou 30 ans. Il nous annonce aussi 15 points de contrôle sur le 15km, et 25 sur le 27km. Un contrôle au kilomètre, ça c'est de la semi-autonomie !

    PREMIERE BOUCLE
    Le parcours est assez dur, beaucoup de bosses, et je suis partie vite, j'étais assez devant dans le sas (on n'était pas non plus très nombreux, une petite centaine peut-être. Je boucle les premiers 5km en 25 mn, c'est rapide ! Mais le parcours est principalement en descente au départ, ce qui fait autant de dénivelé en plus pour arriver au sommet... Puis on remonte par bosses successives. Un moment une fille devant moi s'arrête pour admirer le paysage et je l'imite, je me rends compte que le Taillefer encore enneigé (un peu) émerge des nuages, tout près de nous ! 

    Les contrôleurs annoncés sont bien là tous les kilomètres. J'en salue un d'un grand bonjour souriant, il ne répond pas, puis râle sur le gars derrière moi "numéro, derriere! j'le vois pas!". Sympa, accueillant, souriant... bref, tout le monde ne peut pas être heureux d'être là. On monte comme ça jusqu'au col de Lessines, où des signaleurs nous demandent si c'est la première fois qu'on passe, oui, alors à droite direction les lacs Robert.

    Une bonne descente mais très courte sur les lacs Robert sur une piste caillouteuse me permet de doubler quelques personnes, jusqu'à un bénévole en bas qui fait des grands signes pour voir nos numéros, ralentissez ! Il faut dire que le dossard en papier tout fin commence déjà à s'enrouler et cacher le numéro. Pour l'instant on ne descend jamais bien longtemps d'affilée, du coup je peux jamais me lâcher longtemps. Cela dit dès le debut j'ai une douleur bizarre au tendon d'Achille gauche dans les descentes, quand ma cheville tourne, peut-être mes nouvelles chaussures sont un peu moins stables latéralement. Ou alors peut-être que je compense un peu à cause de mon gros orteil gauche qui tiraille toujours.

    La boucle autour des lacs Robert nous fait remonter sec de l'autre côté, dans un super secteur sauvage, montagnard, sympa. Un spectateur que je passe deux fois dans ce secteur m'encourage à chaque fois, puis "allez Karine", sa copine doit être juste derrière moi à chaque fois :)

    D'un coup tout en haut sur un petit sentier on traverse un troupeau de moutons et chèvres, des boucs avec de grosses cornes super impressionnants, et le berger qui suit juste derrière. Puis on redescend vers le col, et on voit du monde en contrebas qui monte depuis le lac Achard pour arriver au col pour la 1e fois, on a donc toute la boucle des lacs Robert d'avance sur eux, c'est cool on a plutôt bien avancé. De retour au col le même bénévole me pose la même question : "c'est la 1e fois que vous passez? - non, 2e ! j'ai déjà fait la boucle !" et pas envie de la refaire. Puis c'est la montée finale vers la Croix de Chamrousse

    Au sommet quelques bénévoles et pour la première fois pas de peinture tous les mètres, du coup je leur demande par où on va :) ils me montrent la pente herbeuse, on descend droit dedans, il y a un ravito juste en-dessous. Puis on a enfin une grande descente dans l'herbe et par la piste sur 3.5 km, et je peux enfin me lâcher un peu, je descend fort :-) Un gars que je passe me demande au passage "vous avez fait l'Obiou?   - oui  - je me rappelle pareil : les descentes !" Marrant :-)

    Et sur cette belle descente, c'est la fin de la 1e boucle, on a fait un peu plus de 15km, 800m+, et j'aurais déjà presque envie que ça soit la fin, surtout en repassant près de l'arche de départ/arrivée. Mais il reste une 2e boucle, et c'est reparti.


    DEUXIEME BOUCLE
    On traverse dans l'herbe sur un sentier quasi plat, je reprends un peu du poil de la bête et trottine, et paf je trébuche, première chute en grand écart juste au moment où je passe devant un groupe de randonneurs, mais pas de mal. Je rattrape un gars et remarque son buff du trail du facteur, qui a été annulé cette année, le même week-end que la maxi-race, du coup on discute 2 mn des courses annulées et du pas-de-bol-cette-année-avec-la-météo, puis il espère qu'il y a "encore du monde derriere", et je répond que mais oui bien sûr, en pensant que tous ceux que je viens de doubler en descente ne peuvent pas tous être sur le 15km... Mais à vrai dire j'en sais rien, et l'idée qu'on est en queue de peloton commence à trotter dans ma tête, alors même que j'ai pas vraiment l'impression d'avoir traîné jusqu'à maintenant (2h17 pour la boucle de 17.5 km et environ 800m+).

    Mais la deuxième partie est comme la première, pleine de petites bosses qui cassent les jambes, le rythme et le moral. Il me faut 1h10 pour remonter à plus de 2000m une fois de plus sur les 6 ou 7 km suivants, une traversée de névé pour atteindre le ravito derrière. Mais là un bénévole nous accueille en disant "on vous avait pas vus, on allait fermer". Il nous dit qu'on est à 23 km (moi j'ai 24km, 1500m+, et 3h30 de course). Sur le coup ça me tue le moral, de me dire qu'on est bons derniers, et qu'il reste encore bien du chemin à faire. (Ce n'est que plus tard que je réfléchirai que 3h30 pour 24km et 1500m+ c'est pourtant pas si mal, et que le gars a dû un peu halluciner.)

    En fait on est pas du tout derniers, mais je n'ai plus le moral et je ralentis. On traverse encore un névé avec un panneau "attention allez au pas, névé de neige" (sic), ça me fait bien marrer, et j'imagine le panneau suivant "attention pierrier de pierres". Car on attaque maintenant un vrai bon pierrier, avec de vraies grosses pierres, c'est marrant, c'est joli, mais ça casse, je commence à sérieusement fatiguer et je me fais doubler par un couple que j'avais passé plus tôt (plusieurs fois). Puis je fais une glissade et me coince la cheville entre deux pierres, ça aurait pu faire mal ! Du coup je perds peu à peu le couple qui est devant moi dans yet another bump, et me retrouve toute seule.

    J'entends deux gars m'encourager de vachement loin alors que je traverse toute seule ce pierrier, puis quand j'arrive à leur hauteur ils me disent pour me rassurer que maintenant ca va être du sentier "oh j'aime bien les cailloux  - oui mais ca casse un peu  - nan :-) " mais en fait si je suis cassée... Heureusement effectivement ça devient du sentier, mais que des bosses et des bosses, on descend jamais tranquille très longtemps d'un coup, je peux pas lâcher les chevaux c'est chiant, ca me casse mentalement encore plus que physiquement, j'en ai marre de cette course, en plus on a déjà fait bien plus de distance et de déniv qu'annoncé (+20% quasi). Quand on commence à réfléchir comme ça au lieu de profiter du paysage, c'est mauvais signe...

    D'un coup on est de retour à un ravito sur la piste, où on était passés au début, avec un jeune gars qui est à l'ombre au téléphone, il doit en avoir marre. Plus de gobelets, je bois de l'eau fraîche direct dans le gros bidon de 5 litres et je repars, Michel Riondet arrive en sens inverse... ? on se salue, et je me demande s'il a commencé la course en retard pour être tellement loin derrière moi...? en tous cas ça serait rassurant, je ne peux pas être dans les tous derniers s'il y en a encore si loin derriere. En même temps il est tout seul, je ne croise personne d'autre (Mika me dira après qu'en fait Michel s'était complètement perdu).

    On voit la station en contrebas, on est sur la piste VTT, d'ailleurs on voit descendre un groupe de VTTistes. J'en ai marre de courir, ça descend toujours pas vraiment, des bosses, des bosses, rien que des bosses. Du coup j'accroche un gars en noir qui trottine devant moi et je le suis de loin en mode grupetto. Le 2e couple que j'avais doublé plus tôt me passe à ce moment là. J'hésite à m'accrocher mais j'ai vraiment plus envie, et puis depuis que le bénévole voulait fermer le ravito à notre passage, j'ai l'impression d'être dernière, d'autant qu'il y a très peu de monde autour, et je ne vois plus l'intérêt de me battre pour une place en queue de peloton.

    Puis la piste débouche dans l'herbe juste au-dessus des bâtiments de la station, Mika est là au bord pour m'encourager (après avoir fait la via ferrata) et des spectateurs m'annoncent 8e fille "si on a bien compté", ça me redonne un peu des jambes. Il reste 3 ou 400m de descente dans l'herbe donc j'allonge bien la foulée, je sprinte, je dépasse le gars en noir mais le couple est déjà trop loin, arrivé une minute avant moi (la fille finit 3e senior, comme quoi j'aurais mieux fait de me battre quelques minutes de plus)


    RESULTATS
    8e fille et aussi 4e senior, au pied du podium, à 1mn derrière la fille qui vient de me passer avec son mec pasque j'en avais marre de me battre. 29km et 1500m+ au lieu de 25 et 1250m+. En fait des coureurs continuent à terminer encore plus d'1h30 après moi.


    CONCLUSION
    Supers sentiers caillouteux rocailleux racineux, pas de boue (2 flaques), neves "de neige", ambiance très montagne, et quasi personne, souvent seule, mais des bénévoles partout (25 points de contrôle annoncés). Je suis bien claquée, les bosses ça casse ! Dommage que j'aie perdu le mental un peu trop tôt, mais un parcours magnifique à 2 pas de Grenoble.

    Grand Duc de Chartreuse 2013 - 30 Juin - Saint-Pierre de Chartreuse

    En bref
    • Dossard 252 - Solo - DNF - Arrêtée au Sappey à 19h15, en retard sur la barrière horaire de 19h. Apparemment j'aurais pu insister un peu pour passer...
    • Video par Patrick alias coursforest38 sur Youtube
    • Trace Garmin partie 1 et partie 2
    • Trace recollée sur Runkeeper
    • Les résultats où l'on voit que si on m'avait laissée passer au Sappey, j'aurais pu finir dans le même temps que les derniers (il me restait 3h pour la dernière section)
    • Photos par Terra Trail



    Récit détaillé


    AVANT
    J'arrive en stop depuis le camping de Martinière (où j'ai dormi dans le bloc douches après que ma tente ait pris l'eau...) avec Patrick alias coursforest38 qui va filmer la course avec sa Go Pro. Il fait encore nuit, on distingue la lune entre les nuages, on prend le petit dej à la frontale sous les tentes au plan de ville de SPC : du vrai müesli, des tartines de confiture et de miel, je ne sais pas si j'ai faim ou pas, je n'ose pas manger trop mais il vaut mieux prendre quelques forces. Puis on se dirige tous vers le sas de depart, vérification du matos obligatoire (couverture de survie, sifflet, kway), j'ai en plus une frontale (non obligatoire mais fortement recommandée, et j'ai encore souvenir de la fin difficile de l'an dernier dans le noir, heureusement qu'une bénévole m'avait passé sa frontale). On a droit à un petit rappel du briefing d'hier, musique, je prépare la playlist en stressant sur les dimensions du parcours qui nous attend, et déjà le compte à rebours rapide et c'est parti !

    Etape 1 - 20 km / D+1350 / D- 1060
    tinéraire : St Pierre de Chartreuse / Col du Cucheron / Col du Fret / Pas Dinay / La Ruchère

    Je suis rentrée tôt dans le sas et je suis donc placée assez à l'avant, mais je ne m'en rend pas compte tout de suite. Ca part avec pas mal de bitume, c'est roulant, très roulant (trop roulant ?), petites montées et descentes principalement sur la route, avec quelques passages de chemin pour couper, et même en montée je suis à plus de 10 à l'heure en suivant les mecs autour.

    Pas concentrée sur le balisage, je me contente de suivre, et première erreur de parcours sans gravité, sur un chemin en descente, je suis le mouvement quand soudain un gars arrive en sens inverse, on vient de rater un tournant 5m plus haut, il fallait prendre le chemin qui remontait, on y retourne et on retombe sur la route un peu plus loin.

    Première chute aussi assez tôt dans la course, dérapage sur un chemin boueux, mon bâton se dévisse et se dérobe sous moi (vive les mono-brins en fait), et ça y est je suis couverte de boue, alors que ça ne fait que commencer...

    On arrive assez tôt au col du Cucheron, sur la route, puis on redescend et on a droit déjà à un premier ravito vers 5km. les gars autour de moi attrapent un truc "juste par gourmandise" et j'en fais autant avant de repartir aussi sec derrière eux. Il fait encore sombre autour de nous. Un peu plus tard alors qu'on trottine/marche sur une route en légère montée, on admire le superbe lever de soleil entre les nuages matinaux sur les sommets alentours, c'est magnifique. Je baigne (encore) dans la joie d'être là, "on a bien fait de se lever" je lance aux 2-3 gars qui courent autour de moi, et qui profitent tout pareil de ces premières lueurs magiques, et approuvent tous.

    Je profite d'un passage de bitume pour ranger la frontale quand il fait assez jour (qui a assez peu servi, juste pour les passages en sous bois, mais à cause du brouillard humide c'était souvent plus éblouissant qu'éclairant) et le bonnet, troqué pour le buff, et pour trottiner un peu.

    De là on attaque la montée du Col de Fret, je suis en locomotive d'un groupe de gars. Ils ne veulent pas doubler, même sur la fin quand j'ai l'impression d'être vraiment au ralenti dans des passages où il faut mettre les mains, les panneaux "marche obligatoire" me font bien rire, j'ai du mal à imaginer qu'on puisse courir une section aussi verticale. 

    Arrivés en haut, enfin, un bénévole nous annonce la fin de la 1e grosse bosse, quelqu'un commente qu'il en reste encore beaucoup, et je répond "ce qui est pris n'est plus à prendre", ils sont tous d'accord. Le gars juste derrière moi me félicite chaleureusement quand on passe le col, puis je les laisse partir dans la descente, c'est boueux, ça glisse et je n'arrive pas à me lâcher et aller assez vite pour les suivre. 

    Du coup je n'ai même pas profité vraiment de la descente que déjà on remonte, on débouche sur du bitume sur la route de la Ruchère, je me rappelle de quelqu'un qui m'avait demandé si on y allait par la route, je n'en savais rien, mais on dirait que oui. C'est là que les premières filles commencent à me dépasser, d'abord une, 2, puis tout plein, puis d'un coup je suis en fin de peloton. J'envoie un SMS à Mika à 8h35, pour lui dire en un mot : "galère". Je ne me sens pas bien, je ne m'amuse pas, la boue rend tout plus difficile, effectivement je galère... On traverse le village par la route pour arriver au premier point de relais. 


    RAVITO 1 - LA RUCHERE - 8h47
    Une toute petite tente, une barrière, un bénévole qui bipe nos dossards. Première chose je refais le plein de mon camelback, un bénévole est là pour nous verser de l'eau, super. Puis passage éclair sous la tente où deux filles coupent du pain fromage et saucisson en flux continu. Je prends un peu de salé car je commence déjà à cramper. Je leur demande la distance qu'il reste, mais elles n'en ont aucune idée "c'est à nous que vous parlez?" donc je redemande au gars qui bipe mon dossard en sortie, il me dit 15km mais n'a pas l'air très informé... Finalement je repars en quelques minutes, j'ai à peine l'impression de m'être arrêtée... trop court ? erreur ?

    Etape 2 : 12 km / D+940m / D- 1230
    Itinéraire : La Ruchère / Petit Som / Col de Mauvernay / St Pierre de Chartreuse

    On attaque sur une piste en montée légère pour commencer, mais on ne tarde pas à remonter pour attaquer cette fois le Petit Som qu'on voit au dessus, droit dans la pente, la cheminée du Petit Som est bien raide (on nous avait prévenus. Ah vous avez voulu un parcours "plus montagne" ? tenez, voilà de la montagne, de la vraie, de la raide !). On passe non loin de la croix, je ne suis pas sûre si c'était bien le sommet avant d'être redescendus et de voir un panneau de rando plus bas qui indique le sommet là d'où on vient, mais on remonte quand même encore un joli mur en face, avant de finalement descendre sur Bovinant.

    il faut maintenant descendre sur SPC avant midi, première barrière horaire. C'est une grosse descente, qu'on commence par faire en lacets qui coupent régulièrement un large toboggan de gadoue, puis on descend droit dans le toboggan de gadoue, on dirait la Maxi Race à Annecy, en pire, sauf qu'avec des chemins dans cet état elle avait été annulée... C'est super dangereux, et ça m'énerve, je suis en colère qu'ils nous fassent passer par des sentiers casse-gueule à ce point, et je bénis mes bâtons car c'est impossible de tenir debout sans (et même avec c'est pas gagné...). Un bénévole est assis à un tournant mais il ne me dit rien, et moi non plus. La descente est juste horrible, je ne fais que me casser la gueule, sortir du chemin, le tout dans un paysage assez dévasté d'arbres et de branches tombés, parcours d'obstacles, par-dessus, par-dessous. 

    Du coup des gars me doublent dans la descente, pas trop l'habitude :-) mais quand j'essaye d'en suivre un je trébuche, je tombe hors du chemin et avec le mouvement brusque, j'ai toute la jambe qui crampe violemment, ça fait mal, puis je m'étale et me prend un rocher dans les côtes, combo. Le gars devant s'arrête, me demande si ça va, je dis oui automatiquement, mais il insiste "sûr?" alors je vérifie que je peux me relever et confirme, oui oui, tout va bien. Mais je vais marcher maintenant. Et du coup il s'éloigne.

    Je suis toute seule avec ma musique, mais elle ne suffit plus à me donner la pêche, du coup je la coupe histoire de mieux me concentrer sur la descente, et d'entendre les bruits qui montent de SPC en dessous, et du coup j'ai la chanson de Cali (1000 coeurs debout) qui me tourne dans la tête le reste de la descente. Descente qui est tellement affreuse que j'en viens à espérer me blesser pour arrêter, ou bien que le médecin me trouve une tension trop faible au contrôle et ne me laisse pas repartir, comme ça j'aurai une excuse. Et en même temps je veux passer la barrière horaire et je maintiens le rythme, toute seule maintenant.

    Une fois en bas, on passe sur un sentier en bord de champ, qui est le plus boueux de tout ce qu'on ait vu jusqu'à présent, et c'est pas peu dire ! Je m'enfonce jusqu'au mollet, je manque y laisser mes chaussures, je dois lutter plusieurs fois pour arracher mon pied de cette ventouse.

    La barrière horaire est à midi, et il est bientôt midi, faut pas traîner. Je reconnais d'un coup SPC de l'autre côté, la descente jusqu'à la Diat, la traversée du ruisseau sur un petit pont de bois bien glissant, j'espère une traversée de torrent à "gué" pour y rincer mes chaussures mais on reste au "sec"... et la remontée en face par le sentier qui débouche sur la route. Une randonneuse me dit de prendre mon temps car il y a la queue pour le médecin, j'objecte que la barrière horaire approche, elle me répond que c'est bon. 

    Mais en fait je suis en forme d'un coup, sans doute l'approche de la civilisation, l'appel de la pause au ravito, alors je trottine même en montée, d'autant qu'en haut il y a plein de monde au bord du sentier qui m'applaudit, qui m'encourage, me félicite, ça fait chaud au coeur alors je cours et je remercie tout le monde. Puis je débouche entre des barrières et je comprends ce qu'elle voulait dire pour la queue : il y a un paquet de plusieurs dizaines de coureurs amassés entre les barrières... ça promet...

    RAVITO 2 - Saint Pierre de Chartreuse - 11h50
    Je profite de la queue pour envoyer 2 SMS à Mika pour lui dire que je fais la queue pour le toubib et que la prochaine barrière va être dure à avoir. Je mange un peu grâce à un mec hors des barrières qui ramène une assiette pleine de pain-tucs-fromage pour un pote à lui et pour tout le monde autour. Michel arrive derrière moi un peu plus tard, on discute un peu. Un bénévole remplit 2-3 camelbacks mais repart avant que j'ai pu en profiter. 
    D'autant que des gars commencent à doubler et j'essaye de tenir ma place dans la queue pour ne pas y passer 2h. (Des bruits courent qu'il y en a pour 1h de queue...)

    Finalement un autre bénévole vient nous annoncer que le toubib va juste nous "regarder dans les yeux", et s'il "croit en nous" il nous laisse passer, sinon on est contrôlés... et effectivement ça accélère soudain, le toubib me demande vite fait si pas de problème particulier, je dis non, il me donne un ticket et fait une croix sur mon dossard, une bénévole ramasse mon ticket 1 mètre plus loin, et j'arrive à la table de ravito après 10 mn de queue.

    C'est le bordel en fait, il y a un monde fou, c'est le relais entre les duos, entre les relayeurs 2 et 3 des équipes de 5, plus tous les spectateurs / familles / bénévoles / organisateurs... Du coup j'attrape juste très vite fait quelques provisions, j'oublie de recharger en eau, et je repars, en m'arrêtant aux toilettes publiques au passage (où toutes les personnes qui faisaient la queue me laissent spontanément passer).


    Etape 3 : 20 km / D+1240m / D- 786
    Itinéraire : St Pierre de Chartreuse / Col de la Cochette / Col de la Charmette / Pinéa / Col de Porte

    Bon, du coup je n'ai même pas vraiment eu le temps de réfléchir (il y a 20 mn je voulais arrêter à SPC) que je suis déjà repartie. Après tout, c'est maintenant que commence la partie dans la Chartreuse sud, mon terrain de jeu favori, des chemins que je connais par coeur. ça serait bête de ne pas en profiter. D'ailleurs on commence par descendre derrière la salle des fêtes sur le petit sentier boueux vers la Diat, que je connais bien par coeur, et qui est moins boueux qu'aux 3 jours de Chartreuse. Et je commence déjà à doubler quelques coureurs. J'aime bien courir des sentiers connus en fait, ça donne un avantage mental aussi.

    Assez rapidement je me rappelle que j'ai oublié de reprendre de l'eau, j'espère en avoir encore assez, mais je tombe en panne dans les premiers km de cette section. Dans la première côte je discute avec Olivier, on fait un bout de chemin ensemble sur du bitume d'abord, qui grimpe très peu, alors qu'il reste 900m d'altitude à gagner pour la Pinea, inquiétant... Il m'apprend qu'on ne va pas direct à la Pinea mais qu'on monte d'abord à la Cochette avant de descendre à la Charmette avant de remonter... la prochaine fois je bosserai le profil avant de partir... 

    On attaque un sentier bien plus raide justement, direction le col de la Cochette. Après une longue montée, sans eau, on passe un rocher avec une inscription "Col de la Cochette 1950", je demande ce que c'est ces chiffres, Olivier qui est juste devant et commence à me distancer un peu me rassure "ce n'est pas l'altitude t'inquiète pas, le col est juste au-dessus". Et effectivement en levant les yeux un peu au-dessus de mes pieds, je vois le col et un bénévole. Je souffle 2 mn puis bascule de l'autre côté. Je m'attend à descendre sur la Charmette (selon la description d'Olivier) mais le sentier à flanc de forêt ne fait qu'osciller voire plutôt monter, et je me prends à douter de la proximité du ravito, et évidemment j'ai super soif.

    Je perds Olivier petit à petit après un n-ième passage d'arbre tombé, et je renonce à le suivre, j'ai la tête qui tourne. On arrive sur une piste, je suis quasi à l'arrêt, les coureurs me passent, me passent, il y a pas mal de duos ou relais tous frais qui viennent de commencer à Saint-Pierre. Je demande à l'un d'eux où est le prochain ravito et après un oeil à sa montre il me dit "10km au Col de Porte", et merde...

    Je finis par me sentir tellement mal que j'arrête le gars suivant qui arrive derrière moi, avec un t-shirt bleu : "dis-moi?" et je lui demande de l'eau. Il me fait boire dans son camelback, puis quelques dizaines de mètres plus loin on trouve un torrent et on s'arrête tous les 2 pour y boire. Il me demande aussi la distance et je réalise que mon GPS est en panne, arrêté sur 43.75km, il a perdu les satellites, du coup je reboote, on trottine une petite descente, et je vois un ravito en bas ! quel soulagement...

    RAVITO - La Charmette - 14h07
    Première chose, je bois ! De l'eau, du jus de pomme, encore du jus de pomme, encore de l'eau, et je remplis mon camel. Je mange aussi du salé pour les crampes (il a fait chaud ? j'ai toujours mes manches longues du départ, jamais eu vraiment l'occas de les enlever...). J'embarque un petit stock de pâtes de fruits et des abricots secs, et repars après 3 mn de pause.

    MONTEE PINEA
    Apres ça on monte et descend encore un peu avant d'enfin attaquer la montée. Des signaleurs veillent à l'entrée du chemin qui part à gauche en montée, je leur demande "ça y est on monte enfin ? pasqu'il y en a marre de monter !" Ils me répondent que là oui, il y a une bonne grosse montée, par contre attention c'est boueux et ça glisse. "ça fait que ça depuis 50 bornes" je leur répond, ils ont l'air surpris, ou alors ils font semblant, j'en sais rien et je suis plus en état de me poser la question.

    Pour monter, ça monte ! Petit pas par petit pas, j'avance sans réfléchir. Je me dis que je ne vais pas passer la barrière horaire du Col de Porte et que ma course va s'arrêter là, sans avoir fait LA section dont je rêvais par le sommet de Chamechaude. Mais je monte, je mange quelques pâtes de fruits parce que j'ai faim, je bois beaucoup moins maintenant que j'ai de l'eau, bizarrement... je me dis qu'il faudrait que je boive, puis j'oublie.
    Plusieurs gars me doublent, mais un me suit à quelques mètres derrière au même rythme d'escargot. Soudain je vois ce que je pense être le sommet, avec 2 bénévoles en haut, et je le lui annonce car il est encore derrière un tournant et ne peut pas le voir. En haut de cette bosse où on met les mains vite fait, un gars et une femme militaire qui m'annonce "encore 10mn pour le sommet", en pointant de l'autre côté, et je vois la bosse rocheuse avec escalade et tout et tout juste en face, avec quelques gens en haut, et là je craque. Je m'arrête 2 mètres plus loin pour ne pas bloquer le passage du gars derrière moi, je m'appuie sur mes bâtons 2 mn. Puis je repars.

    En fait quelques mètres plus loin un bénévole m'annonce qu'on ne va plus au sommet, trop glissant. "trop glissant?" ça me fait bien marrer. Jaune bien sûr. Parce qu'avant c'était pas trop glissant ? Enfin c'est sûr que vu l'exposition, une chute depuis le sommet de la Pinea n'aurait pas les mêmes conséquences qu'une chute dans la forêt plus tôt sur le parcours. Soulagée, je m'assied à côté du bénévole, aussitôt imitée par 3 ou 4 gars qui arrivent en même temps que moi. Ils parlent tous d'arrêter au Col de Porte, et je dis que moi aussi, et que de toutes façons on n'aura sans doute pas la barrière horaire, l'un d'eux croyait que c'était 18h mais je lui dis que non c'est 18h au Sappey, là c'est 15H30 repoussé à 16h30. Du coup ils commentent tous que oui c'est impossible de l'avoir. Je prends tout le temps de me requinquer, d'avaler mes dernières pâtes de fruits, d'appeler Mika pour lui dire qu'on peut se rejoindre au Col de Porte car je vais rater la barrière "je pense que j'irai pas plus loin". Puis je repars en dernier du petit groupe, mais rapidement je retrouve la pêche.

    DESCENTE PINEA
    Je retrouve un regain d'énergie, juste comme je le "craignais" : maintenant j'ai envie de continuer mais je me suis mise vraiment en retard pour les barrières horaires. Heureusement qu'ils ont décalé celle du Col de Porte d'1h (à cause de l'attente pour le médecin, moi je n'y avais perdu que 15mn mais d'autres y ont passé 1h apparemment, par contre ça compense un peu la boue du coup). Cette fois on traverse des torrents (enfin je crois que c'était par là ?) et j'y vais de bon coeur pour rincer mes chaussures dedans.

    Je rattrape David habillé en jaune dans la fin de la descente, on discute un peu, comme je connais ce sentier par coeur je lui décris la suite. On a faim, je mange mes tous derniers fruits secs, je lui en propose mais il a ce qu'il faut. Puis il voit que j'ai plus la forme que lui et me dit de relancer si je veux. J'hésite, quitte à s'arrêter là autant terminer tranquillement en discutant, non ? Ou alors, autant profiter d'avoir la pêche pour courir un peu. Donc je décolle. On suit la crête avant de partir à gauche sur le sentier-torrent, qui à ma grande (et bonne) surprise n'est pas aussi casse gueule que j'attendais. C'est de la boue jaune collante, du coup en fait on adhère bien et on peut courir. Puis on débouche sur la piste, il y a quelques spectateurs, des randonneurs, je cours comme je peux, je suis vraiment crevée mais je commence à viser de passer la barrière horaire, alors j'insiste. Je passe plein de gens, puis je débouche sur la route au restaurant au milieu de plein d'encouragements, et là bonne surprise (encore ^^) le ravito est juste là et pas 2 km plus loin au col. 

    RELAIS 3 - COL DE PORTE - 16h34
    Un black juste devant moi fonce direct en demandant partout où on se fait bipper, visiblement en panique pour la barrière horaire, du coup je le suis, et effectivement je passe tout juste la barrière horaire (ma montre dit 16h34). Mais du coup j'ai complètement skippé le ravito et je n'ai plus de fruits secs ni de pâtes de fruits. Par contre j'ai à peine touché à mon eau donc ça va de ce côté. Je me demande encore s'il va y avoir autre chose au "vrai" Col de Porte, sur la route, car on était sensés se faire re-contrôler par le médecin, mais non rien, des signaleurs me font traverser la route, je ne vois pas trace de Mika, et avant d'avoir eu le temps de me rendre compte, je suis en train d'attaquer la montée de Chamechaude, droit dans la piste de ski.


    Etape 4 : 13 km / D+750m / D- 1076
    Itinéraire : Col de Porte / Chamechaude / Le Sappey
    Il y a encore quelques personnes autour de moi au début. Je prends le temps d'avaler une barre salée (pizza marinara ^^) pour être sûre d'avoir un peu d'énergie pour arriver en haut, à défaut de pâtes de fruits ou fruits secs. 

    Je passe 2 spectateurs assis sur le bord avec qui j'ai déjà dû discuter avant, parce qu'ils me lancent "alors, toi qui aime tant Chamechaude ?!  - bah oui j'ai pas l'air ?  - tu l'intériorises bien, on va dire :-)" Je répond que en fait j'aime bien la *descente* de Chamechaude, par le chemin "normal". Ils commentent que "faire Chamechaude par le Pas de XXX c'est pas tous les jours" et je répond que j'ai bien fait de (m'arracher pour) passer la barrière horaire alors. (et je me rappelle plus le nom du Pas en question). J'hésite à leur répondre que je m'éclate et que je suis contente d'être là, mais je suis un peu trop crevée pour ça, et déjà passé mon chemin.

    On débouche juste sous la cabane de Bachasson puis on suit mon sentier habituel dans le pierrier. Heureusement que je le connais par coeur, parce que j'avance au radar. Un gars suit au même rythme juste derrière moi mais je m'arrête au Champignon de la Folatière pour passer mon k-way, on est en plein aprem en plein soleil et j'ai froid. Le gars me double en me demandant si je fais une pause, et je lui répond qu'il va y avoir du vent en haut. En fait je suis déjà congelée, j'ai toujours mes manches longues depuis ce matin, mais trempées de sueur. J'en profite pour prévenir Mika que je ne suis plus au Col de Porte finalement, je laisse un message sur son répondeur car il roule. 

    Michel me rattrape un peu plus haut, il me demande tout de suite si j'ai des crampes, je dis que oui, il me file un comprimé anti-crampes, puis 2 comprimés de Sportenine que je croque en buvant. ça fait du bien ! Puis il me suit en me faisant la conversation, il me raconte qu'il est passé au dernier moment au CDP, on lui disait "dépêche toi on va fermer". Il me décrit aussi un peu la suite qu'il connait très bien, il est du coin, c'est son terrain d'entraînement.

    On grimpe un peu dans les nuages, le sommet est au soleil, des vagues de nuages jouent à saute-mouton avec le sommet, j'ai froid malgré mes manches et mon k-way. On croise 2 randonneurs qui descendent et nous annoncent le sommet à 10 mn. "on verra" répond Michel, je regarde mon chrono pour vérifier mais j'oublierai de le regarder en haut...

    On monte lentement mais sûrement, sur la fin ça devient vraiment raide, j'ai du mal, puis on arrive enfin presque à la crête, deux bénévoles prennent les numéros de dossard, on s'arrête à côté d'eux pour une pause avant de redescendre. "on a bien fait de monter", je dis en admirant le paysage. Je bois (plus rien d'intéressant à manger, pas envie d'une barre entière, plus de fruits secs, Michel me propose de sa barre céréale mais je décline). J'envoie encore un SMS à Mika pour lui dire que je suis en haut de Chamechaude et que j'en ai pour 1h de descente vers le Sappey, il est environ 18h. 

    DESCENTE DE CHAMECHAUDE - 18h
    On attaque la descente, on passe un gars assis sur le côté avec un bob, je l'encourage à nous suivre mais on le sème très vite, je dois déjà m'accrocher pour suivre Michel. On passe au-dessus de la Brèche Arnaud, la fameuse, il me raconte qu'il l'a déjà faite sans corde en montée comme en descente, mais après tout il a déjà fait le Mont Aiguille sans corde tout seul aussi, alors...

    Puis un gars nous rattrape mais ce n'est pas le même, on l'avait vu aller à l'envers quand on atteignait le sommet, il a dû se planter... on passe une désescalade équipée d'une corde fixe, avec un bénévole qui me prend mes bâtons le temps que je descende prestement en mettant tout mon poids sur la corde. Une fille nous double juste avant ce passage, elle est 4e relayeuse d'une équipe, elle se croit hors chrono (mais en fait elle passera à temps au Sappey, j'ai demandé en arrivant). On la rattrape juste après la désescalade, Michel lui rend ses lunettes qu'elle avait fait tomber avant, puis elle re-disparaît devant, elle veut "aller jusqu'au bout", même si elle a "arrêté le chrono".

    J'espère la suivre mais finalement j'ai déjà assez de mal à suivre Michel. On descend un peu tout droit, par le pas de je-sais-plus-quoi. Michel connait super bien le chemin, heureusement, je me contente de le suivre, droit dans l'herbe, par des toutes petites traces, j'aurais jamais trouvé ce chemin en temps normal, j'ai bien fait de venir ^^ Puis on débouche comme il me l'avait annoncé sur le sentier derrière la Cabane de Bachasson, au niveau de la grille, avec la grosse croix jaune sur la trace qui part vers la falaise, là d'où on vient...

    Michel me laisse passer et je décris la suite au 3e gars qui nous a rejoints, Yoann, qui vient de Bretagne. On est maintenant sur un sentier que je connais par coeur vers le Habert de Chamechaude. Il se plaint qu'il ne suit pas dans les descentes et je le rassure, ce sentier reste à flanc un petit moment puis on descendra dans la forêt.
    Je relance de temps en temps mais jamais très longtemps d'affilée, j'ai de gros points de côté à droite, ou des crampes entre les côtes, enfin en tous cas c'est pas agréable. 

    Puis au Habert on descend dans la forêt, le balisage nous fait passer droit dans la pente plutôt que les lacets, c'est Michel qui me rappelle alors que je partais sur le sentier normal. Et on continue tous les trois en trottinant tranquillement quand on tombe d'un coup sur une table de ravito. ça tombe bien il faisait faim, on s'arrête quelques minutes pour manger et repartir requinqués pour les quelques derniers kilomètres. 

    Maintenant je suis à fond, je motive Yoann qui a du mal à se motiver tout seul en descente. On court bien, on passe quelques attardés, un gars marche, je lui demande comment ça va, tout va bien, et je lui dis de profiter parce que c'est la fin, peu d'illusion sur le fait de pouvoir continuer, mais je suis sans doute soulagée de ne pas devoir faire cette dernière bosse même si elle est petite. Ou pas ?

    On court on court, et d'un coup Mickael est sur le bord du chemin, je m'y attendais pas du tout, cool :) il court devant nous et nous ouvre la route pour les voitures à l'entrée dans le Sappey, du coup j'accélère pour le suivre (ou le semer ^^), j'ai encore bien des jambes c'est dingue... en même temps j'ai pas eu trop l'occasion de lâcher les chevaux aujourd'hui... et il nous montre aussi le chemin vers le ravito. 

    RELAIS 4 - LE SAPPEY - 19h15
    On se fait pointer et d'un coup j'ai l'espoir (fugace) de pouvoir repartir, mais le grand chef nous annonce que c'est fermé, on est hors course. Sur le coup je suis peut-être soulagée, je dis juste "ok" et je m'écroule par terre, je me marre, c'est nerveux, et Mickael me félicite. J'essaye de me convaincre que c'est mieux comme ça, j'ai fait le plus beau du parcours, la dernière bosse vers le Col de la Faita n'est pas intéressante et est sans doute aussi super boueuse.

    Deux gars plus déçus que moi demandent s'il y en a qui repartent, je répond qu'en tous cas pas moi, sûre que je n'en ai pas envie. Mickael me rapporte à boire, je rêvais d'eau gazeuse depuis un moment, et d'un coup je crampe violemment dans tous les muscles des jambes. On reste un peu au ravito, on applaudit quelques gars qui arrivent encore, certains du mauvais côté, le black qui était juste derrière moi au CDP arrive peu après. 


    Etape 5 : 15 km / D+620m / D- 750
    Itinéraire : Le Sappey / Col de la Faita / St Pierre de Chartreuse

    C'est la section que je n'aurais pas faite. Un dernière petite bosse qui aurait porté le dénivelé total bien au-delà des 5000m (pour 4900 annoncés), c'est ça la montagne ! :) Je repense au gars qui râlait au briefing parce que la dernière fois il y avait "100m de plus qu'annoncé", autant dire rien du tout, surtout à l'erreur de GPS près. 

    Puis on remonte jusqu'à SPC pour le repas post-course, et de voir les coureurs qui finissent leur course et arrivent sur le parking, ça me met un coup au moral. Grosse sensation d'inachevé... Du coup le temps de manger et de récupérer mes bagages, on ne s'attarde pas. Je dors dans la voiture, et je dors à peine arrivée chez moi, avec une grasse matinée pour récupérer. Le lendemain matin j'avais perdu presque 3 kgs, surtout de déshydratation, malgré les pleins de litres d'eau descendus dans la journée...

    CONCLUSION
    Une grosse sensation d'inachevé, déception, regrets surtout après qu'on m'ait dit que d'autres coureurs avaient pu faire un parcours plus court pour finir quand même, ou avaient pu passer au Sappey jusqu'à 5mn avant moi.
    Mais aussi un bon rappel qu'une course ne se passe pas toujours bien, toujours utile.

    Et j'aurai cette chouette de Chartreuse l'an prochain, pour la 25e édition au départ du Sappey, ça c'est sûr !